Les semaines du 16 et du 23 juillet ont été marquées par une augmentation inquiétante du nombre de phénomènes météorologiques extrêmes. Les populations du monde entier ont été frappées par des vagues de chaleur, des incendies de forêt, des inondations, des glissements de terrain, des pluies torrentielles, des cyclones, des tornades, etc. Par conséquent, nous devons nous demander d'où vient exactement cet afflux d'événements climatiques extrêmes.
L'été 2023 a connu des températures sans précédent dans le monde entier. Début juillet, la température moyenne mondiale la plus élevée jamais enregistrée a été de 17,23 °C, ce qui représente un bond considérable par rapport au précédent record de 16,92 °C datant de 2016.
Tout au long du mois de juillet, les pays du sud de l'Europe ont connu des records de chaleur dans le cadre d'un événement appelé "canicule de Cerbère" (du nom du chien monstrueux à trois têtes qui garde le monde souterrain). Cette vague de chaleur a vu les températures dépasser régulièrement les 40 °C en Espagne, en Italie, au Portugal, en France, en Grèce, en Croatie et en Turquie.
En Italie, on a enregistré des températures allant jusqu'à 48,2 °C. Plus au nord, des pays comme la France, l'Allemagne, la Belgique, le Royaume-Uni et l'Autriche ont également connu une chaleur inhabituelle, avec des températures avoisinant les 30 degrés.
Les météorologues prévoient que la chaleur extrême pourrait entraîner d'autres dangers dans la région. Les dommages causés à l'environnement sont notamment des glissements de terrain dus à la fonte des glaciers dans les Dolomites, des incendies de forêt dus à la déshydratation de la végétation en Espagne et des tempêtes de grêle dues à l'augmentation de l'évaporation en Italie.
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Le bassin méditerranéen est une région qui a subi les conséquences particulièrement néfastes du changement climatique. Ces dernières semaines, de nombreux pays de la région ont été touchés par des incendies dévastateurs. Il s'agit notamment de la région de Dalmatie en Croatie, d'une partie du nord de l'Algérie, de l'île de Corse en France, du nord-ouest de la Tunisie, de la région de Lisbonne au Portugal et de plusieurs îles en Grèce.
Selon des chercheurs de l’Institut des sciences de la mer (ICM) de Barcelone, analysant les données satellitaires de l’observatoire européen Copernicus, « Un nouveau record sur la période 1982-2023 a été battu pour la température médiane quotidienne de la surface de la mer en Méditerranée avec 28,71ºC ».
Cela a eu de nombreuses conséquences, comme de nombreux incendies et feux de forêts, en Grèce, en Croatie, en Sicile ou encore en Corse.
Les incendies sur les îles de Rhodes, de Corfou et d'Evia en Grèce sont particulièrement remarquables, les pompiers luttant contre ces incendies brutaux depuis près d'un mois. Bien que les incendies de forêt à travers le pays aient des origines diverses, la chaleur prolongée en Grèce (entre 45 °C et 46,4 °C dans la semaine du 16 juillet) a sans aucun doute joué un rôle dans l'extension des incendies. À la fin du mois de juillet, plus de 36 000 hectares de terres sauvages grecques avaient brûlé, 8 680 tonnes de particules de fumée toxiques avaient été rejetées, 30 000 personnes avaient été évacuées et des dizaines de civils avaient été blessés. Rien qu’à Rhodes, on a pu compter 357 feux actifs dans les 7 derniers jours. Les feux de forêt ont dévasté au moins 12 % de l'île cette île.
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Une chaleur extrême a recouvert les États-Unis au mois de juillet. Les États de Californie, de l'Utah, du Nevada, du Colorado, de l'Idaho, du Wyoming, du Nebraska, du Dakota du Nord et du Sud, du Texas, de la Floride, du Nouveau-Mexique et de l'Arizona ont tous connu des records de chaleur. Cette chaleur devrait toucher 55,2 millions de personnes, soit 17 % de la population américaine.
C'est à Phoenix, en Arizona, que les températures ont été les plus drastiques, avec des températures moyennes atteignant les 40 °C au cours de la semaine du 23 juillet. D'autres villes du pays ont connu des températures tout aussi mauvaises, avec des températures supérieures à 38 °C dans la majeure partie du pays. De même, la Vallée de la Mort, inhabitée, devrait établir un nouveau record mondial de chaleur, avec des températures dépassant déjà 54,4 °C.
L'augmentation des températures mondiales n'est pas seulement à l'origine des fortes pluies, des incendies de forêt et des sécheresses, mais elle alimente également le développement de tempêtes puissantes. L'augmentation de l'évaporation se traduit par une plus grande quantité d'eau et d'humidité dans l'atmosphère et pendant les tempêtes. En outre, les variations de température plus importantes au-dessus des terres qu'au-dessus de l'eau accélèrent la vitesse des vents, un autre ingrédient des tempêtes. Par conséquent, les semaines du 16 et du 23 juillet ont été marquées par un afflux de tempêtes mondiales, dont certaines parties de l'Europe et de l'Asie du Sud-est ont été les premiers exemples au cours des dernières semaines.
Du 21 au 25 juillet, des orages supercellulaires se sont développés sur des parties de l'Italie du Nord et de la Suisse, provoquant des tornades et des tempêtes de grêle dans la région. Ces tempêtes ont endommagé les cultures et les infrastructures et blessé des centaines de civils.
En Italie, des vents de près de 100 km/h ont été enregistrés et les tempêtes ont provoqué des chutes de grêle record près de Venise. Le plus gros grêlon enregistré mesurait 19 centimètres, battant ainsi le record du plus gros grêlon jamais trouvé en Europe. Les tempêtes ont déraciné des arbres, soulevé des toits de bâtiments, endommagé des cultures et blessé 110 personnes dans tout le pays.
En Suisse, les conditions des mêmes nuages orageux supercellulaires se sont transformées en tornades se déplaçant à une vitesse de 217 kilomètres à l'heure. La tornade a frappé la ville de La Chaux-de-Fonds, tuant une personne et en blessant 15 autres.
Les pays d'Asie du Sud-Est ont été frappés par deux cyclones (également appelés typhons) au cours des dernières semaines. Il s'agit du cyclone Talim, qui a sévi du 9 au 19 juillet, et du typhon Doksuri, qui a sévi du 25 à la fin du mois de juillet.
Le cyclone Talim a frappé une partie du sud de la Chine, Hong Kong et le Vietnam à la mi-juillet. Il s'agit du quatrième typhon à frapper la région en 2023. La tempête a d'abord atteint les provinces chinoises de Guandong et de Hainan avec des vents dépassant les 136 km/h, de fortes pluies et des vagues pouvant atteindre 6 mètres de haut. Le cyclone a déplacé 230 000 personnes, inondé des routes, entraîné la fermeture d'écoles et de lieux de travail et endommagé des infrastructures. Le typhon s'est finalement dissipé le 19 juillet dans le nord du Viêt Nam.
Le typhon Doksuri est entré en contact avec la terre au nord des Philippines le 25 juillet avec des vents dépassant 185 kilomètres par heure et des pluies de plus de 200 millimètres. Au total, la tempête a touché 180 000 personnes, en déplaçant 11 000 personnes, en provoquant plusieurs glissements de terrain, en tuant six personnes et en blessant au moins deux autres.
Le typhon Doksuri a notamment atteint Pékin le samedi 29 juillet 2023, après avoir dévasté le sud-est de la Chine depuis le vendredi précédent. En raison des fortes précipitations, la région du nord de la Chine, incluant la zone de Pékin, est en alerte rouge depuis 20 h locales du samedi 29 juillet, pour faire face aux pluies diluviennes. Plus de 500 mm de précipitations en 24 heures ont été enregistrés et près de 27 000 personnes ont dû être évacuées.
Le typhon a eu un impact sur 1,45 million de résidents du Fujian, engendrant des pertes économiques évaluées à 3,045 milliards de yuans. C'est le typhon le plus puissant à frapper la province du Fujian depuis l'année 2016.
L'Amérique du Nord a été frappée par une multitude de catastrophes liées à la pluie au cours des dernières semaines. Dans le nord-est des États-Unis, des tempêtes violentes ont fait au moins cinq morts et sept disparus. Des régions de New York, du Vermont, du New Hampshire, du Massachusetts, de la Pennsylvanie, du Connecticut et du Rhode Island ont connu les pires inondations depuis la tempête tropicale Irène en 2011. C'est le Vermont qui a été le plus touché par ces précipitations "millénaires", avec des chutes de pluie de 10 cm dans certaines régions, qui ont fait gonfler les cours d'eau et inondé les zones métropolitaines. Selon les premières estimations, les inondations ont endommagé au moins 4 000 habitations et 800 entreprises.
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Au Canada, le 21 juillet, des pluies torrentielles se sont abattues sur la province orientale de la Nouvelle-Écosse, apportant 250 millimètres de pluie en 24 heures, soit l'équivalent de trois mois de précipitations. La pluie a complètement inondé de nombreuses routes principales, balayant les maisons et ensevelissant les voitures sous l'eau. Des dizaines de milliers de personnes ont été privées d'électricité et au moins quatre personnes ont été portées disparues.
Le 17 juillet, dans la province de Quetame, au centre de la Colombie, des pluies torrentielles ont inondé trois cours d'eau, provoquant de violents glissements de terrain qui ont fait au moins 14 morts et 20 disparus. Les glissements de terrain n'ont pas seulement fait des victimes, ils ont aussi détruit plusieurs maisons, arraché un pont et bloqué une grande autoroute reliant la capitale Bogota. L'amoncellement de boue et de débris a compliqué les efforts de recherche, ce qui a incité le gouverneur à déclarer l'état d'urgence pour mobiliser l'unité administrative de la province chargée de la gestion des catastrophes. Des dizaines de personnes ont finalement été contraintes d'évacuer la zone.
L'Asie a également connu son lot de catastrophes liées à la pluie.
En Corée du Sud, les pluies diluviennes qui ont commencé dès le 9 juillet ont causé des dégâts considérables, faisant 41 morts, 35 blessés et 9 disparus. Près de 13 000 personnes ont dû être évacuées et près de 30 000 ont été privées d'électricité après plus d'une semaine de pluie. Les opérations de sauvetage se poursuivent et l'armée a même dépêché 10 000 soldats pour aider à retrouver les personnes encore portées disparues.
Au Pakistan, au moins 11 ouvriers ont été tués et cinq blessés lorsqu'un mur s'est effondré à la suite de fortes pluies, juste à l'extérieur de la capitale Islamabad. Plus de 14 000 personnes ont déjà été évacuées de la région. Le Pakistan n'est pas étranger aux moussons dévastatrices. En 2022, des inondations ont submergé près d'un tiers de son territoire, tuant près de 1 700 personnes et causant des milliards de dollars de dégâts. Au cours de la saison 2023, qui a débuté en juin, au moins 60 personnes ont déjà trouvé la mort dans des inondations, des effondrements de bâtiments, des glissements de terrain et d'autres événements liés à la mousson.
Les moussons ont également frappé l'Inde ces dernières semaines. Le 19 juillet, un glissement de terrain dévastateur dans le village d'Irshalwadi (à environ 80 kilomètres de Mumbai) a fait 27 morts, dont quatre enfants. Les glissements de terrain ont également détruit 17 des 48 maisons de la petite ville de montagne. Bien que l'Inde soit habituée à une saison de mousson sévère, des précipitations record ont tué plus de 100 personnes dans le nord du pays au cours des trois dernières semaines. En effet, les médias et les autorités ont rapporté que New Delhi a enregistré un record de précipitations en une seule journée, avec 153 millimètres de pluie, ce qui représente la plus grande quantité tombée en un jour de juillet depuis quarante ans.
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